Crimes d’honneur

Campagne Internationale Contre les Crimes d’Honneur
Selon l’ONU plus que 5000 femmes et filles sont tuées chaque année par leurs proches par ce que l’on appelle crimes « d’honneur« . Ces crimes sont commis dans des cultures où l’on considère que les relations sexuelles « illicites » d’une femme apporte une une telle honte à la famille que la femme accusée ou soupçonné doit être assassinée. Les raisons de ces meurtres peuvent être y compris le viol de la femme ou des faits aussi insignifiants que parler avec un homme.
Créée par Iranian and Kurdish Women Rights Organisation (IKWRO) à Londres, organisation de réfugiées kurdes et iraniennes qui luttent contre les violences faites aux femmes dans leur communauté, le but de la Campagne Internationale contre les Crimes d’Honneur (ICAHK) est de développer liens échanges d’informations et solidarité internationale entre militant(e)s de différentes régions du monde contre les violences commises « au nom de l’honneur ». Si vous ne lisez pas l’anglais et que vous voulez en savoir plus sur IKWRO et ICAHK, vous pouvez lire ces traductions d’articles parus dans The Telegraph et The Gardian cet été à propos de Diana Nammi, la fondatrice d’IKRWO et d’ICAHK.
Opinions :
France : Mensonge sur les mariages forcés ? Réponse au Monde Diplomatique. Le 13 février 2007, le Monde Diplomatique a publié un article d’Alain Gresh intitulé « Mensonge sur les mariages forcés« . Cet article ne parle de De Villiers qu’en introduction pour finalement s’en prendre essentiellement aux organisations qui dénoncent le mariage forcé. Voir notre réponse à cet article .
Actions / Campagnes en cours :
Iran : Sauver Debara Darabi ! Dimanche 27 janvier 2007, le Cour Suprême d’Iran a, pour la deuxième fois, confirmé la condamnation à mort de Delara Darabi. Delara, actuellement âgée de 20 ans, risque la peine de mort par pendaison en public pour un meurtre qui a eut lieu quand elle avait 17 ans. Selon les journaux et rapports de la cour, après le meurtre d’une femme de la famille de Delara, son petit ami, Amir Hossein, alors âgé de 19 ans, a convaincu Delara de s’accuser du meurtre pour se protéger de la peine de mort. Apparemment, les deux adolescents croyaient alors que Delara ne pourrait pas être condamnée à mort parce qu’elle avait moins de 18 ans. Cette croyance s’est avérée être complètement fausse. Nous venons d’apprendre que le 17 février le décret d’exécution a été envoyé. Delara Darabi risque d’être exécutée froidement et de façon imminente. Plus d’information à cette adresse en français (ou ici en anglais) pour la campagne de lettres à adresser de façon urgente pour sauver la vie de cette jeune fille. Vous trouverez plus d’informations sur la situation de Delara à cette adresse.
Iran : Stop à la lapidation pour toujours ! La lapidation est une forme particulièrement violente d’exécution. Elle est imposée comme forme de punition pour « adultère » en Iran. Actuellement, plus de neuf femmes et deux hommes attendent leur exécution par lapidation, dont une femme qui a été condamnée pour adultère et qui a déclarée avoir été forcée a se prostituer. Plusieurs organisations de défense des droits humains, d’avocat(e)s et de militant(e)s pour les droits humains et des personnes se sentant concernées ont appelé le gouvernement iranien a abolir la pratique violente et barbare de la lapidation. Plus d’informations
Arabie Saoudite : Action Urgente pour Fatima A. Amnesty International est vivement préoccupée par la sécurité de Fatima, trente-quatre ans. Cette femme, mère de deux enfants, sera en danger si un jugement de divorce rendu contre elle est appliqué. Le divorce a été prononcé contre la volonté de Fatima à l’issue d’un procès engagé par son demi-frère, qui a usé des pouvoirs que lui conférait son statut de «parrain» (proche parent masculin). Si elle est renvoyée chez son frère, Fatima risque d’être victime de violence domestique. Plus d’informations
Syrie: le temps du changement est venu ! Récemment en Syrie, deux filles, toutes les deux âgées de 16 ans, ont été assassinées lors de deux crimes différents en deux jours.Sheren a été assassinée par son frère le 21 janvier pour être tombée enceinte en dehors du mariage et Zahra fut assassinée le 22 janvier parce qu’elle avait été enlevée avant son mariage. Ces deux meurtres ont mobilisé l’opinion publique syrienne contre les crimes « d’honneur » et le grand Mufti a pris position contre les articles discriminatoires de la législation syrienne qui permet des exemptions de peine pour les crimes commis au nom de « l’honneur », crimes qui concernent plus de 300 meurtres dans le pays chaque année. NESASY a lancé une pétition, qui a réunit plus de 10.000 signatures, essentiellement en Syrie, pour demander le nécessaire changement de la législation. Pour signer cette pétition, envoyer un e-mail avec votre nom, adresse et organisation à nesasy@gmail.com en notant comme sujet « I agree for stop women killing. Stop honor crimes ! » (je suis d’accord pour mettre fin aux meurtres de femmes. Stop aux crimes d’honneurs !).
Plus d’informations sur cette campagne, article sur le meurtre de Zahra.
Kurdistan irakien : non à la charia !
Un comité désigné pour préparer une ébauche de constitution pour la Région du Kurdistan a suggéré la formulation suivante de l’article 7 : « Cette constitution déclare que la majorité du peuple kurde s’identifie comme musulman, si bien que les principes fondamentaux de la Charia Islamique seront considérés comme une des principales sources de la législation ». Nous considérons qu’il s’agit d’une attaque majeure contre les droits et libertés des gens de cette région. En particulier, cela aura des conséquences inquiétantes pour les droits des femmes et pour l’espace laissé à l’opinion laïque et progressiste pour faire entendre sa voix au Kurdistan. Voir le texte de la pétition contre l’instauration de la Charia au Kurdistan et des informations sur la campagne contre sa mise en place.
Pakistan : non à l’impunité des assassins « pour l’honneur » !
Bien que le gouvernement du Pakistan ait promulgué l’Ordonnance de Protection des Femmes 2006, qui met en place des mécanismes forts sur cette question, il reste des lacunes qui profitent aux coupables. Par exemple, il existe une possibilité pour qu’un compromis soit trouvé entre les parties qui peut alors mettre fin aux poursuites (NdT : la plupart du temps il s’agit pour l’assassin de payer « le prix du sang » à la famille de la victime pour que l’affaire soit close). La même possibilité est offerte par les ordonnances Qisas et Diyat pour arriver à un soi-disant compromis qui, souvent, est un « accord » qui est finalement accepté suite à des pressions féodales. Plus d’informations.
Union Européenne : droit d’asile pour les victimes de crimes d’honneur !
L’attitude vis-à-vis des femmes demandeuses d’asile varie selon les Etats membres de l’Union Européenne, et actuellement, selon les accords de Schengen, les réfugiés doivent demander l’asile dans le premier pays de leur arrivée. Si ce pays a une politique prenant en compte et comprenant les difficultés auxquelles ils font face, leur demande peut aboutir, sinon, la même demande peut ne pas aboutir. La Campagne Internationale Contre les Crimes d’Honneur recommande à tous ses lecteurs et à toutes ses lectrices d’Europe de soutenir les campagnes locales ou nationales pour les femmes demandeuses d’asile. Plus d’informations.
Dans ce cadre, nous exprimons notre solidarité et notre soutien au Centre Culturel Kurde de Paris victime d’une perquisition policière illégale (voir
notre communiqué).
Informations par pays :
Régulièrement mis à jour dans plusieurs langues (anglais, arabe, kurde, farsi, allemand, russe, turc et français), notre site propose différents articles tirés de la presse internationale concernant les crimes d’honneur et d’autres violences contre les femmes (mariages forcés, excisions, etc…) dans différents pays du monde.
Nous publions ainsi des informations régulières sur les discrimations que subissent les femmes en
Iran, la situation dramatique des femmes prises entre l’occupation et les traditions machistes dans des pays comme l’Irak, la Palestine ou l › Afghanistan, des rapports sur les crimes commis au nom de l’honneur en Turquie (où 25 crimes d’honneur ont été comptabilisés en 2006), Israël (où le 16 janvier 2007, Hamda Abu-Ganem fut la septième victime de crime d’honneur dans sa famille), mais aussi les meurtres et violences commis contre des femmes « au nom de l’honneur » dans des pays d’Europe comme la France, la Grande-Bretagne , ou la Suisse.
Si beaucoup des textes et rapports publiés peuvent sembler déprimants, nous mettons aussi en avant la lutte des femmes qui se dressent contre les violences et les discriminations, et qui permettent ainsi des avancées comme récemment au
Pakistan, (où il y a eu officiellement 565 victimes de crimes d’honneur en 2006), où se maintiennent les pires violences tribales et patriarcales, mais après une première avancée des organisations de femmes et des défenseurs des droits humains avec la modifications des lois hudood en novembre, il est question maintenant d’une loi pour criminaliser les mariages forcés. Et la mobilisation actuelle en Syrie contre les crimes « d’honneur« , nous donne aussi l’espoir et le courage pour continuer à lutter contre les crimes d’honneur, les mariages forcés et autres violences et discriminations contre les femmes.
Pour les organisations féministes et de défense des droits des femmes : Nous souhaitons mettre en place sur notre site un répertoire international d’adresses de structures ( voir ici) où des personnes menacées de crimes ou violences « au nom de l’honneur » peuvent obtenir une aide et un soutien.Vous pouvez si vous le souhaitez ajouter votre organisation sur cette page.

 Source

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2 commentaires pour Crimes d’honneur

  1. Ne plus utiliser dit :

    Ce monde dont j\’ai honte qui condamne encore les femmes à n\’être considérées que comme des objets soumis à l\’homme… Ces femmes à qui on ne confère aucun droit, que l\’on asservit à la loi toute puissante de l\’homme, à qui on refuse le libre arbitre et que l\’on asservit pour mieux les dominer…
     
    Merci pour ton passage et pour ton engagement.
     
    Pensée douce de Mourka

  2. . dit :

    Il est rare que les belles lettres descendent sur terre, bien que je reconnais que dans les dictatures les premiers châtiés sont les poètes, ils donnent à rêver d\’une possible liberté.
    Merci de ton message, l\’indépendant.

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